lundi 4 mars 2013

OSBL et planification successorale

Introduction

Le transfert intergénérationnel des propriétés constitue un véritable défi aux propriétaires désirant transmettre à leurs héritiers et ayants droit lesdits biens. En effet, un transfert de propriété peut s’avérer très onéreux. 

Dans ce contexte, la cession d’un bien à un tiers est toujours considérée par le fisc comme une vente à la juste valeur marchande. Que le particulier vende à la juste valeur marchande, à rabais ou en fasse un don, le montant de l’impôt à payer resterait toujours le même pour ce dernier, d’où un gain en capital réalisé dans la quasi-totalité des cas si on se réfère au marché immobilier.

De ce qui précède, une planification fiscale et successorale s’impose. Il est indispensable tout d’abord que les membres d’une famille se réunissent afin de discuter de leurs intentions et de s’entendre sur les questions relatives à la propriété concernée. De plus, il est à conseiller évidemment dans la plupart des cas de recourir aux services d’un spécialiste.

Moyens de planification successorale

Dans notre cas, il existe certains moyens de planification qui pourrait être efficace, et alléger voir annuler le fardeau fiscal. Nous pouvons citer entre autres et sans entrer dans trop de détails

1.      Contracter une assurance vie
Le particulier pourrait dans ce cas contracter une assurance vie. Cette dernière devrait générer un capital assuré qui permettrait aux héritiers de couvrir l’impôt à payer ainsi que les frais d’homologation[1]. Il est à souligner que le particulier devrait évidemment déterminer dans son testament les héritiers désirés.

2.      Propriété désignée comme résidence principale
Dans ce cas, le particulier aura intérêt à désigner sa propriété comme résidence principale le plus longtemps possible. De ce fait, il pourra bénéficier de l’exonération prévue à cet égard pour les gains en capital réalisés sur la résidence principale. 

Cas particulier : création d’un OSBL

L’utilisation d’un organisme sans but lucratif peut s’avérer également un moyen très intéressant pour le transfert intergénérationnel d’une propriété. Il faudra néanmoins, prévoir les fonds nécessaires lors de la transmission initiale à l’organisme. Ces fonds seront de toute manière moins importants de ce qu’il faudrait prévoir au moment du décès du propriétaire. En tant que membre d’OSBL, le propriétaire d’origine peut jouir de la propriété transférée. 

Ensuite, tant que l’organisme existera, la transmission de la propriété par voie de transferts de parts, pourrait se faire entre les membres sans conséquences fiscales. Autrement dit, les nouveaux propriétaires membres (héritiers auparavant) pourront ultérieurement transférer la propriété à de nouveaux membres sans payer le moindre impôt.

Pour ce faire, les membres de l’organisme devraient rédiger des règlements généraux tout en se focalisant sur certains aspects particuliers, et notamment ce qui a trait au membership. Les règlements généraux devront prévoir les formalités d’adhésion (membres de la famille uniquement), de retrait d’un membre, les modalités d’utilisation et de paiement des coûts de la propriété…etc. 

Par ailleurs, il convient de ne pas perdre de vue la section 4 du formulaire provincial du Québec RE-303 : «Demande de constitution en personne morale sans but lucratif». Dans cette section, il est demandé d’indiquer le montant auquel sont limités les biens immobiliers que peut acquérir l’organisme. 

Dans l’optique d’une telle demande, il serait préférable d’inscrire un montant relativement élevé, afin d’éviter de devoir demander ultérieurement des lettres patentes supplémentaires, dans le cas où l’organisme sera amené à acquérir d’autres propriétés.

Le présent article se veut une publication d’ordre général vu la complexité de la matière abordée. Ainsi, le lecteur devrait s’appuyer sur les avis de ses propres conseillers spécialistes en la matière, afin d’obtenir des opinions professionnelles avant de mettre en place toute planification spécifique.


[1] Les frais d’homologation consistent en un paiement d’un impôt sur l’administration des successions. Cependant, le Québec n’impose pas généralement de frais d’homologation.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire