mardi 3 septembre 2013

OSBL et fiscalité écologique


Introduction

  Les études ont toujours démontré que les individus portent plus d’attention aux prix des biens qu’à leur influence sur l’environnement. Aussi, la fiscalité écologique ou verte vise à modifier les attitudes des personnes en les amenant à adopter des comportements favorables à l’environnement. Ainsi, la fiscalité écologique constitue-elle aujourd’hui, pour un grand nombre de pays dans le monde, l’outil privilégié permettant le développement durable[1]

Au Canada, la fiscalité écologique n’est encore qu’à ses débuts contrairement à certains pays comme l’Allemagne ou le Danemark. Néanmoins, la réglementation en vigueur contient plusieurs dispositions relatives à la fiscalité écologique. Certaines de ces dispositions incitent à l’investissement écologique, par contre d’autres sanctionnent purement et simplement, et  relèvent plutôt du principe du pollueur-payeur (en s’appuyant sur les écotaxes).    

Les principaux piliers d’une fiscalité écologique

  Les principaux outils dont dispose la fiscalité pour agir sur le plan écologique sont les suivants : 

o    Les écotaxes : l’outil le plus utilisé et répandu mais aussi le moins efficace, basé sur le principe du pollueur-payeur.  
o  Les autres taxes et les redevances (à titre d'exemple : les redevances pour l'élimination de matières résiduelles au Québec).
o  Certaines mesures fiscales incitatives : certains dispositifs et mesures permettent d’apporter le «double dividende», c’est-à-dire des comportements plus respectueux de l’environnement d’un côté et la relance de l’économie de l’autre. Cette relance pourrait se réaliser par exemple, par le développement de certaines activités (énergies éolienne, solaire…etc.) qui créeront pour leur part de l’emploi tout en bénéficiant des abattements fiscaux accordés sur les salaires. 
o Les systèmes de style cap-and-trade (systèmes d’échange de quotas d’émission) : ce sont des systèmes qui visent à réduire les émissions des gaz. A cette fin, ils fournissent aux entreprises une incitation financière pour la réduction de leurs niveaux de pollution. En vertu d'un programme de plafonnement et d'échange, une  limite sur certains types d'émissions ou de pollutions est fixée. Dans ce programme, les entreprises sont autorisées à vendre la partie inutilisée de leurs limites à d'autres entreprises moins vertueuses en matière d’environnement.

La fiscalité écologique dans le secteur non lucratif

  La principale disposition figurant dans la loi fédérale de l’impôt sur le revenu touchant la fiscalité écologique des OSBL concerne le don de biens écosensibles. Lorsqu’une personne fait un don d’une terre, d’un intérêt ou d’un droit foncier admissible (Comme une servitude) ayant une valeur écologique[2] à un organisme admissible[3], elle peut bénéficier sous le respect de certaines conditions d’un crédit d'impôt non remboursable ou d’une déduction[4]. En effet, dans le cas où le donateur est un particulier, il bénéficiera d’un crédit d’impôt non remboursable calculé sur la valeur du bien (15 % pour la première tranche de 200 $ et 29 % pour le solde). Si le donateur est une société, il pourra déduire le montant total du don de son revenu imposable. 


  Dans ce contexte, la loi ne prévoit pas de limite quant au montant du don admissible contrairement à d’autres types de don. Ainsi, la limite annuelle de 75% (du régime général) est portée à 100% du revenu net dans ce cas. Le crédit d’impôt ou la déduction sont accordés durant l’année de donation et toute partie inutilisée pourrait être reportée les cinq années suivantes. De plus, le donateur n’est pas imposable sur le gain en capital imposable issu de cette donation.


[1] Le double dividende tel que mentionné sur le troisième point des outils de la fiscalité écologique, constitue un exemple du développement durable.
[2] Le ministre de l'Environnement doit attester l’écosensibilité de la propriété et sa juste valeur marchande.
[3] Un organisme admissible peut être un organisme de bienfaisance enregistré voué à la protection de l’environnement (approuvé par le ministre de l’Environnement), un gouvernement fédéral, provincial ou territorial, une municipalité canadienne, un organisme municipal ou public exerçant une fonction gouvernementale au Canada.
[4] Environnement Canada, «Guide du programme des dons écologiques du canada», 2011.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire