L’OSBL
(organisme sans but lucratif)
Sur le plan fiscal, la loi fédérale de l’impôt sur le revenu
définit l’OSBL comme suit : «un cercle ou une association qui est
constitué et administré uniquement pour s’assurer du bien-être social, des
améliorations locales, s’occuper des loisirs ou fournir des divertissements, ou
exercer toute autre activité non lucrative, et dont aucun revenu n’était
payable à un propriétaire, un membre ou un actionnaire». De ce fait, les
activités des OSBL qui visent des fins de bien-être social, de loisirs ou de divertissements,
sont exonérées de l’impôt sur le revenu.
Certains OSBL sont dotés de la personnalité
morale, et dans ce cas on parlera plus précisément des «personnes
morales sans but lucratif». Ces personnes morales peuvent être constituées en
vertu de la partie III de la loi sur les compagnies du Québec ou de la nouvelle
loi fédérale sur les organisations à but non lucratif.
Sur le plan comptable, un organisme sans but lucratif est une
entité qui ne dispose pas de titres de propriété transférables. Les membres apporteurs
et autres bailleurs de fonds ne reçoivent aucune contrepartie financière. Les
OSBL sont soumis à une comptabilité particulière qui leur est prévue par les
PCGR (principes comptables généralement reconnus).
OSBL
versus organisme de bienfaisance
On fait généralement référence aux
organismes de bienfaisance en tant qu'OSBL. Dépendant de la situation, les deux
notions peuvent ne pas avoir la même signification et prêter en conséquence à
confusion.
Fiscalement
parlant, la loi fédérale de l’impôt sur le revenu distingue clairement les notions
d’OSBL et d’organismes de bienfaisance enregistrés. Afin de pouvoir être
enregistré, un organisme de bienfaisance doit poursuivre des fins relevant de
l’une ou de plusieurs des catégories suivantes :
- Le soulagement de la pauvreté.
- L'avancement de l'éducation.
- La promotion de la religion.
- Les autres fins profitant à la collectivité.
Pour
leur part, les organismes de bienfaisance enregistrés sont aussi exonérés de
l’impôt sur le revenu mais en vertu d’un autre alinéa du premier paragraphe de
l’article 149 de la loi fédérale de l’impôt sur le revenu.
Le
régime fiscal des OSBL est beaucoup plus flexible, étant donné que ces derniers
ne sont pas astreints à respecter certaines règles particulières propres aux
organismes de bienfaisance enregistrés, surtout ce qui a trait à l’obligation
de dépenser un montant minimal en activités de bienfaisance ou en dons à des donataires reconnus. Cette obligation relève du régime
de contingent de versements. Toutefois, les OSBL ne peuvent pas transmettre aux
donateurs des reçus pour dons de bienfaisance donnant droit au crédit d’impôt
pour les particuliers.
Par
ailleurs, les organismes de bienfaisance non enregistrés ne peuvent bénéficier
des avantages fiscaux prévus pour ceux qui sont enregistrés. De plus, un
organisme ne peut être considéré comme un organisme sans but lucratif, si ses
activités correspondent à la définition d'un organisme de bienfaisance. Le fait
que l’organisme ne soit pas enregistré ou ne peut l’être ne changerait
aucunement la donne. Un organisme ne peut correspondre qu’à une seule et même
définition. Les problématiques liées à la qualification en tant qu’organisme de
bienfaisance ont donné lieu à une jurisprudence abondante en la matière.
L’Agence
du Revenu du Canada a établis un tableau contenant une liste exhaustive des
différences existantes sur le plan fiscal entre un OSBL et un organisme de
bienfaisance enregistré[1].
Cas
particulier des garderies
Une
garderie de petite enfance peut consister en une personne physique ou une personne
morale (organisme sans but lucratif, coopérative ou société par actions…). Dans
ce qui suit nous allons nous intéresser à la forme OSBL.
Une
garderie pourrait être un OSBL au sens de la loi fédérale de l’impôt sur le
revenu[2],
et bénéficier en l’occurrence de l’exonération de l’impôt sur le revenu prévue
à cet effet.
Ce
stimulant fiscal viendrait de ce fait s’ajouter à d’autres exonérations dont bénéficient
déjà les services de garderie, telles que :
- Exonération de la TPS/TVQ des services de garde et de surveillance d'enfants de 14 ans ou moins pendant des périodes d'une durée habituelle de moins de 24 heures par jour.
- Exonération du paiement de la cotisation pour le financement de la commission des normes du travail.
Il
est à noter que les OSBL (autres que les garderies) ne bénéficient pas d’office
de l’exonération en matière de TPS/TVQ. Dans la plupart des cas, les montants facturés
de leurs fournitures de biens et services ne doivent pas dépasser certains
seuils, ou doivent respecter certaines conditions afin de bénéficier de
l’exonération. A tire d’exemple, les droits d’entrée dans des lieux de
divertissement, tels que les musées, sont exonérés si le montant maximum exigé est
de 1 $ ou moins[3].
Par ailleurs,
dans le cas des garderies, une optimisation fiscale pourrait être obtenue dans
le cas où ces dernières sont considérées comme organismes de services publics,
c’est-à-dire avoir au moins 40% des revenus pour l’exercice en cours, ou pour
les deux exercices précédents combinés, provenant d’un financement public.
C’est généralement le cas de toutes les garderies subventionnées et les centres
de petite enfance.
Dans
ce cadre, la garderie pourrait avoir droit au remboursement de la TPS/TVQ
payées sur ses dépenses à concurrence de 50%.
Le
choix de constituer une garderie en OSBL pourrait être très intéressant et
dépendrait évidemment des objectifs et aspirations des fondateurs. Pour de plus
amples renseignements, n’hésitez pas à me contacter.
[1]
Ledit tableau est disponible sur le lien suivant : http://www.cra-arc.gc.ca/chrts-gvng/chrts/pplyng/rgstrtn/rght-fra.html.
[2] Dans le cas
des garderies, l’appréciation de la forme de l’organisme peut s’avérer
délicate. A titre d’exemple, les tribunaux ont reconnu le caractère de
bienfaisance à l’égard des organismes offrant des services de garderie au
bénéfice d'un segment particulier de la communauté.
[3] Lire à cet
égard les pages 10 et suivantes du guide : «Renseignements sur la TPS/TVH
pour les organismes à but non lucratif», (RC4081), mis à jour au 19 juillet
2010.
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