mercredi 5 juin 2013

OSBL et fiscalité immobilière

Introduction

Nous nous intéressons dans ce volet à traiter seulement les aspects fiscaux relatifs à la TPS/TVQ des immeubles, étant donné que dans la plupart des cas, les OSBL génèrent des revenus non imposables vis-à-vis de l’impôt sur le revenu. En effet, certains OSBL peuvent être considérés comme des fiducies, et être assujettis à l'impôt sur les gains en capital et les revenus provenant de biens.

    Par ailleurs, les immeubles font partie des deux catégories d’immobilisations existantes. Ainsi, les terrains et les bâtiments constituent les exemples les plus éloquents de la notion d’immeuble.

Régime fiscal TPS/TVQ

Des règles spéciales s’appliquent au calcul des crédits de taxe sur les intrants (CTI) ainsi que les remboursements de la taxe sur les intrants (RTI) concernant les immobilisations[1]. Faisant partie de cette catégorie, les immeubles seront soumis pour leur part à ces règles.  De ce fait, pour les OSBL ainsi que les organismes de services publics[2], la règle de l’utilisation principale s’applique. Cette dernière consiste à ce qui suit :

  • Dans le cas d’une utilisation commerciale de plus de 50%, des CTI et RTI intégraux pourraient être demandés.
  • Dans le cas d’une utilisation commerciale de moins de 50%, aucun CTI ni RTI ne peut être demandé.

 Cependant, dans le deuxième cas, un remboursement à concurrence de 50% des TPS/TVQ payées pourrait être demandé dans le cas des organismes de services publics. 

Par ailleurs, les ventes et locations d’immeubles effectuées par un OSBL sont généralement exonérées de la TPS/TVQ. Toutefois, il existe certaines exceptions et on se contentera à citer les plus importantes d’entre elles :

  • La vente d’un immeuble d’habitation neuve.
  • La vente d’un immeuble ayant fait l’objet d’une rénovation majeure.
  • Certaines locations d’immeubles provisoires (de moins d’un mois).
  • Un changement d’utilisation d’un immeuble selon la règle de l’utilisation principale suscitée. Par exemple, si un OSBL change son utilisation commerciale de 70% à 30%, il sera réputé avoir vendu l’immeuble, et d’avoir perçu la TPS/TVQ égale à la teneur en taxe au moment du changement.  

Pour ce dernier point, la teneur en taxe = taxe payée à l’acquisition X (juste valeur marchande au moment du changement/prix payé à l’acquisition hors TPS/TVQ), où la juste valeur marchande/prix payé à l’acquisition doit être inférieur ou égal à 1. 

Enfin, il convient de mentionner qu’un OSBL n’est généralement pas tenu de percevoir et verser la TPS/TVQ dans le cas où l’acheteur est un inscrit à la TPS/TVQ.   

Cas particulier

Les organismes de services publics ont la possibilité d’opter pour un choix concernant les immeubles. Ce choix consiste à considérer certains services ou ventes exonérés relatifs à un immeuble comme des fournitures taxables. Par conséquent, la fourniture qui est censée être exonérée devient taxable et les TPS/TVQ deviennent exigibles. De même, l’organisme de services publics sera en mesure de réclamer des CTI/RTI. 

Le choix aura aussi pour conséquence l’application d’une autre règle pour réclamer les CTI/RTI et non la règle de l’utilisation principale. On appliquera désormais, la même règle que pour les frais d’exploitation et les frais généraux. Ladite règle consiste à ce qui suit :

  • Dans le cas où l’immeuble est utilisé en totalité ou quasi-totalité (90% ou plus) pour fournir des biens ou services taxables, l’organisme de services publics peut demander le montant intégral des CTI/RTI pour les TPS/TVQ payées sur les dépenses.
  • Dans le cas où l’immeuble est utilisé en totalité ou quasi-totalité pour fournir des biens ou services exonérés, l’organisme ne sera pas en mesure de demander des CTI/RTI.   

Dans le deuxième cas, l’organisme de services publics pourra à défaut demander le remboursement à concurrence de 50% des TPS/TVQ payées. Sinon, dans les autres cas, les CTI/RTI ne pourront être demandés qu’au prorata de l’utilisation taxable par rapport à l’utilisation totale.  


[1] CTI au fédéral et RTI au provincial (Québec). 
[2] La notion d’organisme de services publics a déjà été traitée dans l’article publié le mois de janvier dernier dont le titre est : «Fiscalité des OSBL».

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